
Protection des données personnelles au Sénégal : comprendre la CDP et vos obligations
On a trouvé la pire idée pour ruiner une boîte (indice : ça se passe au Sénégal).
- Une boîte de production pensait que la CDP était un tigre en papier (spoiler : elle sait mordre).
- Elle imaginait que le RGPD ne la concernait pas sous les tropiques (grave erreur).
- Elle croyait qu’une mention "données confidentielles" dans le footer suffisait (on rêve).
Alors elle s’est pris une amende de 20 millions de francs CFA.
Cette affaire est l’illustration parfaite d’un phénomène qu’on observe sur le terrain :
- L’immense majorité des entreprises installées au Sénégal ignorent leurs obligations en matière de données.
- Leurs dirigeants sont tout aussi ignorants des risques qu’ils encourent.
- Les consommateurs en payent les pots cassés.
On vous a préparé un guide ultra-complet sur la protection des données au Sénégal :
- Les lois et obligations à connaître.
- Les sanctions et recours possibles.
- Les différences avec le RGPD.
- Un plan d’actions en 5 étapes.
- Les prochains défis à venir.
Et tout ce qu’il faut savoir pour éviter le prochain tsunami.
Consultez le guide complet ici
PS : Un énorme merci à nos confrères de @DazZle Avocats pour leur relecture experte.
PPS : N'hésitez pas à le partager avec les personnes que cela peut intéresser.
Qui protège réellement vos données au Sénégal ? La CDP en deux phrases chrono
La Commission de Protection des Données Personnelles (CDP), c’est l’autorité administrative indépendante la plus discrète – et la plus redoutable qu’un moustique sous moustiquaire trouée. Elle ne dépend ni du Président, ni d’un ministère : merci la loi n° 2008-12 ! Son job ? Guetter, contrôler, sanctionner ceux qui jouent à cache-cache avec vos data. Bref.
« Un tigre en papier ? Faux. La CDP sait mordre. Bref. »
Pourquoi la CDP peut vous infliger une amende
- Amende de 500 000 à 10 000 000 FCFA pour les têtes brûlées qui se croient invincibles (source : Code pénal, déclarations publiques de M. Ousmane THIONGANE)
- Jusqu’à 7 ans de prison pour les data bandits qui jouent aux apprentis sorciers sur votre vie privée. Oui, même toi, PME qui pense que ça passe…
- Cerise sur le bot : sanctions cumulables, et le tout sans préavis façon sitcom. On n’est pas chez Disney.

Missions clés de la Commission de Protection des Données Personnelles
Contrôle des traitements et délivrance d’autorisations
Les PME pensent que déclarer ses traitements à la CDP, c’est comme remplir sa feuille d’impôts : on repousse au lendemain. Grave erreur. Voici le vrai menu — indigeste pour certains :
- Recensement : L’entreprise liste tous ses traitements (oui, même le fichier Excel oublié sur un vieux PC). Surprise ! Les oublis piquent.
- Déclaration / Demande d’autorisation : Dépôt officiel auprès de la CDP, avec dossier complet (sinon retour à la case départ, version boomerang).
- Analyse & contrôle : La CDP sort sa loupe et vérifie si tout colle à la loi n° 2008-12 (spoiler : beaucoup se prennent les pieds dans le tapis).
- Décision & audit : Accord, refus, ou prescription de modifications. Et parfois petit audit surprise pour voir si vous ne jouez pas à cache-cache avec les données.
Bref, procrastiner ici coûte cher.
- Étapes de contrôle & autorisation
- Liste exhaustive de tous les fichiers et traitements
- Dépôt du dossier complet auprès de la CDP (pas juste un mail au support)
- Analyse juridique et technique par la Commission
- Décision officielle (avec ou sans conditions… ou refus sec)
Sensibilisation et formation des acteurs publics/privés
La CDP ne fait pas que distribuer des claques réglementaires. Elle sort aussi l’artillerie lourde côté sensibilisation : campagnes nationales avec affiches qui font peur dans les gares routières, ateliers pour les étudiants paumés en master droit numérique, interventions chapeautées par Dr Mouhammad Lô (le Boss local du RGPD façon Dakar) — jusqu’à l’Université Paris I Sorbonne qui s’y colle lors des forums annuels.
Anecdote révélatrice ? En 2023, une campagne avec l’ODCAV a transformé de simples gestionnaires sportifs en ayatollahs de la data privacy—et certains n’ont pas dormi pendant deux nuits après avoir découvert ce qu’ils stockaient sur WhatsApp. Bref.
Conseil au législateur et coopération internationale
La CDP n’est pas qu’une police administrative grincheuse ; elle joue aussi les oracles auprès de l’Assemblée nationale sénégalaise. Et devinez quoi ? Les députés écoutent (oui, même les politiques écoutent parfois). Elle souffle à l’oreille des législateurs sur chaque texte touchant aux bits & octets des citoyens – histoire d’éviter les lois absurdes rédigées par des boomers qui confondent mail et SMS.
À l’international ? La CDP siège côte à côte avec ses homologues africains dans l’AFAPDP et active la Convention de Malabo comme joker diplomatique pour harmoniser la riposte continentale contre les GAFAMs en roue libre. Quand il faut, Dakar cause aussi bien à Abidjan qu’à Bruxelles – sans passer par Google Translate.
Résumé clé : La CDP ne se limite pas aux frontières du Sénégal : elle est branchée sur toute l’Afrique… et surveille tous ceux qui s’imaginent que « sovereignty » rime avec « impunité ». On n’est pas chez Disney.
Le cadre légal : loi 2008-12, décrets d’application et Convention de Malabo

Les juristes qui croient que la data sénégalaise flotte sans filet feraient mieux d’ouvrir leurs vieux classeurs : le matelas réglementaire local n’a rien d’une vieille serpillère.
Points saillants de la loi 2008-12
5 articles clés qui claquent :
- Article 2 : Consentement écrit exigé pour toute collecte ou traitement (le clic ne suffit pas, les gars).
- Article 7 : Droits d’accès, de rectification et d’opposition pour chaque citoyen (pas besoin d’un avocat, juste du courage).
- Article 16 : Interdiction stricte des traitements sensibles sans signalement préalable à la CDP (exit le flicage sauvage dans les SIRH).
- Article 22 : Déclaration obligatoire AVANT tout traitement. Pas après… Ni "quand on aura le temps".
- Article 44 : Sanctions administratives ET pénales pour les rêveurs qui s’en fichent. Vous voulez tenter ? L’administration adore faire des exemples.
En gros : Si vous avez un fichier sur vos clients, une newsletter ou même un WhatsApp pro rempli de photos clients… vous êtes concerné. Bref.
Décrets d’application : ce qu’ils changent pour la pratique
Le décret n° 2008-721 a transformé le quotidien des PME en parcours du combattant réglementaire. Les délais ? Parfois plus longs qu’un lundi matin sans connexion. Les formulaires à remplir sont aussi ergonomiques qu’une imprimante sans papier (mention spéciale à la case "catégories de destinataires", où même les experts bloquent). Chaque contrôle, c’est une armée de petits inspecteurs en gilet fluo qui déboulent pour vérifier jusqu’au dernier rapport Excel oublié sur un PC poussiéreux.
Les process sont tellement pointilleux que même une multinationale habituée au RGPD se retrouve à genoux devant le guichet de la CDP. On pleure tous pareil face au décret – francophones ou non, SaaS ou boulangerie familiale.
Articulation avec la Convention de Malabo et autres textes panafricains
La Convention de Malabo ? C’est l’accord-cadre piloté par l’Union Africaine depuis 2014 pour éviter que chaque État bricole sa mini-loi dans son coin façon old-school. Macky Sall a signé : prestige diplomatique + coup de pression sur les entreprises locales qui pensaient pouvoir snober le continent. Sénégal applique donc double ration : loi nationale ET standard panafricain – histoire que ni Google ni Orange ne vienne jouer au shérif chez nous. Bref.
Quelles obligations pour les entreprises, start-up et administrations ?
Les PME sénégalaises qui croient qu’un avertissement « données confidentielles » dans le footer va les sauver dorment aussi bien que des sardines sur un barbecue. La conformité, c’est du concret : déclarations, autorisations, audits – pas du vernis PowerPoint.
Formalités préalables : déclaration, demande d’autorisation, registre interne
Avant même de collecter un email client : déclaration obligatoire à la CDP. Pour les traitements sensibles (santé, biométrique...), passage obligé par la demande d’autorisation (CDP formulaire officiel). Un modèle existe pour chaque cas, mais l’administration adore y glisser des pièges administratifs façon mille-feuilles.
- Déclaration : déposez votre dossier complet (objectifs, catégories de données, mesures de sécurité). Si vous oubliez le fichier Excel « recrutement_stage_2018 » caché sur le cloud de l’ancien DAF : retour à la case départ !
- Demande d'autorisation : tout écart sur les transferts ou les données médicales = refus immédiat. On vous laisse deviner combien aiment recevoir un courrier recommandé de la CDP…
- Registre interne : obligatoire, y compris pour le moindre traitement WhatsApp pro ou marketing SMS (sinon c’est l’oubli qui coûte cher).
- Et non, mentionner « confidentiel » dans une politique de confidentialité rédigée en Comic Sans ne vous protège PAS. Bref.

Principe MECE des 8 obligations (licéité, finalité, proportionnalité...)
Vous pensiez que la data c’était open bar ? Voici la vraie checklist qui fait transpirer plus d’un CEO sous ac…
Principe | Ce qui coince souvent |
---|---|
Licéité | Traitement basé sur un consentement inexistant ou flou |
Finalité | Collecte « pour tout usage futur » sans but précis (la pêche au chalut) |
Proportionnalité | Fichiers RH contenant des infos médicales… pour gérer des congés simples |
Transparence | Politiques écrites en jargon illisible ou jamais diffusées |
Sécurité | Accès admin partagé entre stagiaires et prestataires |
Conservation | Données gardées "ad vitam" dans le SI sans jamais purger |
Droit d’accès | Aucune procédure claire pour répondre aux demandes clients |
Transfert maîtrisé | Données envoyées par mail à un partenaire basé à Dubaï sans encadrement |
Focus PME : coûts, délais, erreurs qui piquent
Côté budget ? Se mettre en règle n’est pas une partie de bananagrammes :
- Frais d’accompagnement juridique (>500 000 FCFA souvent)
- Temps homme-cumulé (mini 10 jours homme entre recensement & formation interne)
- Outils compliance/SaaS dédiés – licences annuelles non négociables si audit sérieux.
Top 3 des bourdes fatales vues en 2024 :
1. Déclarer « partiellement » ses fichiers clients (« on verra pour le stock Excel après… »).
2. Copier-coller une politique de confidentialité franco-française… version RGPD Paris.
3. Oublier le registre interne en mode « on gérera si on se fait contrôler ».
On n’est pas chez Disney.
CDP vs RGPD : jumeaux éloignés ou simples cousins ?
On confond trop souvent la CDP sénégalaise et le RGPD européen comme si c’était deux versions d’un même logiciel. Mauvais réflexe. Leurs principes se ressemblent — mais la mécanique n’a rien d’identique.
Similarités : principes, base légale, sanctions
Thème | CDP (Sénégal) | RGPD (UE) |
---|---|---|
Licéité | Consentement ou base légale formelle | Consentement explicite ou bases RGPD multiples |
Finalité | Collecte pour but précis et déclaré | Finalité déterminée, explicite |
Proportionnalité | Données strictement nécessaires | Minimisation des données |
Transparence | Information obligatoire des personnes | Information obligatoire et renforcée |
Droits citoyens | Accès, rectification, opposition | Accès, rectification, portabilité, effacement |
Sanctions | Administratives & pénales (jusqu’à prison) | Administratives très lourdes (€€€) |
Divergences majeures : portée territoriale, DPO, transfert de données
Pas de DPO obligatoire au Sénégal (le délégué à la protection des données ? Un mirage administratif !). Le RGPD s’applique à toute entreprise ciblant un citoyen européen — même une start-up Dakar qui vend trois ananas en ligne doit s’aligner. Les transferts de données vers l’UE sont truffés de pièges : pas d’adéquation reconnue, donc clauses contractuelles obligatoires et audits techniques réguliers (sinon... sanction express). La CDP reste nationale et ses prescriptions peinent à traverser l’Atlantique. Bref.
« Le RGPD est l’éléphant, la loi sénégalaise le phacochère : même savane, gabarit différent. »
Conséquences pratiques pour une entreprise qui vise l’UE
- Auditer tous ses flux de données UE/Sénégal pour repérer les fuites.
- Rédiger des clauses contractuelles type UE (SCC) — copier-coller interdit : chaque mot compte.
- Mettre en place une procédure claire pour gérer les demandes d’accès/effacement depuis l’Europe.
On n’est pas chez Disney.
Sanctions, contrôles et jurisprudence locale : le bêtisier qui coûte cher
Grille des sanctions financières et pénales
Voici la toise à ne pas franchir sous peine de te noyer dans la paperasse judiciaire :
Infraction | Amende minimale | Amende maximale | Peine complémentaire |
---|---|---|---|
Simple non-conformité (défaut déclaration) | 500 000 FCFA | 10 000 000 FCFA | Sursis, avertissement |
Traitement illicite massif ou fuite de données | 5 000 000 FCFA | 50 000 000 FCFA | Fermeture temporaire site |
Récidive, usage frauduleux | 10 000 000 FCFA | 100 000 000 FCFA | Jusqu’à 7 ans de prison |
Trois cas emblématiques (anonymisés mais croustillants)
- Banque « Alpha » : Les commerciaux recyclaient les numéros clients pour démarcher sans autorisation. Résultat : sanction exemplaire, spots radio moqueurs, et un DSI rétrogradé au service reprographie…
- Plateforme « SamaCar » : Les données GPS des chauffeurs utilisées pour pister des concurrents. CDP a débarqué, amende record, gros titres dans la presse locale. Plus d’un taxi a changé son badge après ça.
- École « Excellence+ » : Liste des élèves envoyée par mail en clair à un fournisseur de snacks. Plainte d’un parent avocat. Inspection express, PV humiliant affiché en salle des profs pendant deux mois.
Bref.

Comment se déroule un contrôle surprise de la CDP
Chronologie d’une descente qui fait froid dans le dos numérique :
1. Arrivée inopinée des inspecteurs CDP (costards sobres, badges ostentatoires – ambiance FBI local).
2. Réquisition express de tous supports (serveurs, PC, carnets oubliés dans le tiroir RH).
3. Audition sur place du responsable IT qui regrette instantanément son mot de passe « 12345Senegal ».
4. Vérification croisée : conformité papiers/réalité terrain (spoiler : personne n’est jamais vraiment prêt).
5. Rapport circonstancié envoyé au DG – parfois avec copie directe au procureur.
Moralité : personne n’est trop petit pour une descente musclée si la data part en freestyle. On n’est pas chez Disney.
Se mettre en conformité : plan d’action en 5 étapes (pas une de plus)
La conformité data, c’est pas le marathon de Dakar – c’est l’obstacle des 5 étapes : chaque faux pas laisse une trace… ou un PV. On attaque :
Cartographier ses données
Première étape ? Cartographie. Rien de sexy : un Excel miteux fera l’affaire (et il buggera sans prévenir, tradition locale). On inventorie TOUT : du Google Drive de l’ancien RH aux carnets papier planqués à la caisse. Ceux qui « oublient » finissent toujours par se faire rattraper : anecdote réelle, cette PME qui avait zappé son drive WhatsApp pro a reçu un rappel maison de la CDP… avec photo à l’appui.
Checklist cartographie
- Type de donnée (client ? employé ?)
- Lieu de stockage (cloud, serveur local, clé USB moisie)
- Qui y accède (dev stagiaire, DG parano…)
- Finalité exacte (« gestion paie », pas « on verra »)
- Durée conservation

Nommer (ou externaliser) un responsable conformité
Pas obligatoire ici mais chaudement conseillé : nommez un pilote ou externalisez ! Le DPO mutualisé existe même pour Bangangté et Ziguinchor. Avantage ? Zéro formation interne lourde, hotline dédiée si la CDP débarque. Coût annuel ? Entre 800k et 2 millions FCFA selon ambitions. Et non, votre cousin informaticien ne fait pas le job. Bref.
Réviser contrats et politiques de confidentialité
Copier-coller une politique depuis Paris ? Erreur fatale. Les modèles sénégalais – Exphar ou Eiffage l’affichent – citent les lois locales ET expliquent comment exercer ses droits au pays. Conseil : chaque clause doit être testée sur la réalité terrain sénégalaise (pas juste relue par l’avocat bruxellois qui confond Dakar et Dax). Un contrat mal calibré revient boomerang façon sanction CDP.
Former le personnel : le café-Compliance mensuel
Vous croyez que la formation c’est pour les gros groupes ? Faux. Une session interne mensuelle de 30 min suffit à réveiller les consciences – même les stagiaires TikTokers pigent après trois cafés amers. Le vrai truc ? Simuler des fuites réelles et voir qui panique (ou qui avoue stocker les mots de passe dans le tiroir du bureau RH…). Anecdote : chez une startup fintech, ce rituel a permis de débusquer un carnet d’accès oublié depuis 2019 sous la machine Nespresso – oui, véridique.
Surveiller, auditer, itérer : la roue de Deming version data
Sans audit interne annuel, tout ça sert à quoi ? Cycle PDCA pur jus : Planifiez vos audits, Faites-les vraiment (pas juste sur papier), Vérifiez points faibles & risques réels et Agissez pour corriger rapido. Celui qui ne recommence jamais ce cycle découvre les failles lors d’un contrôle musclé – ambiance show improvisé devant la CDP.
Bref.
Les prochains défis : IA, biométrie et coopération panafricaine

Vous pensiez que la data-stagnation était un sport olympique sénégalais ? Raté. Les prochains rounds vont décoiffer même les plus blasés du SaaS.
Le projet de loi IA : état des lieux
- Stratégie nationale IA : Le Sénégal a pondu une feuille de route digne d’un hackathon gouvernemental. L’idée ? Faire de l’IA un moteur du PSE (Plan Sénégal Émergent).
- Projet de loi en chantier : Le texte d’orientation sur les données et leur sécurisation mijote à feu doux depuis 2023. Souveraineté numérique en slogan, mais toujours pas de cadre précis sur l’IA elle-même.
- Vide juridique assumé : Aujourd’hui, aucune norme claire pour encadrer les algos à la sauce sénégalaise. C’est le Far West algorithmique — tout le monde code, personne n’est vraiment responsable si ça dérape. Bref.
Biométrie et e-gouvernement : quelles garanties ?
Au Sénégal, la biométrie c’est du costaud : chaque carte CEDEAO embarque photo + empreintes stockées dans une puce blindée (source officielle). Mais la garantie s’arrête souvent à la porte de l’État : pas d’audit systématique, ni tiers indépendant pour vérifier qui accède aux données sensibles. En comparaison, la CNIL burkinabè impose des contrôles externes sur tous les systèmes biométriques — audits surprise inclus — là où Dakar préfère contrôler « en interne », sans transparence totale. Résultat : niveau sécurité élevé sur le papier… mais confiance publique très relative. On rêve d’une biométrie open source, on hérite d’un coffre-fort sans témoin.
Réseau AFAPDP : vers un RGPD africain ?
L’AFAPDP (Association francophone des autorités de protection des données) rame depuis des années pour bâtir une doctrine continentale — et pousser un mini-RGPD made in Africa. L’Union Africaine a sorti la Convention de Malabo comme boussole, mais chaque pays avance à sa vitesse façon 56K. Initiatives locales multiples : journées data, guides communs… mais harmonisation encore très loin du standard européen. Moralité : ceux qui attendent un vrai « RGPD africain », rangez votre popcorn. On n’est pas chez Disney.
En résumé : la data au Sénégal, c’est sérieux (et ça peut piquer)
- Quiconque touche à des données sans déclarer file direct à l’amende, version XXL (pas de passe-droit pour PME ou geek en solo).
- Obligation d’informer chaque personne, sinon la CDP débarque façon commando dans vos serveurs.
- Oublier le registre interne ? C’est comme jeter ses clés USB dans le lac Rose : retour de bâton assuré.
- Usage déloyal ou transfert sauvage = sanctions lourdes, humiliation publique possible (spot radio moqueur inclus !).
- Les droits d’accès/rectification/opposition ne sont pas optionnels – les ignorer, c’est s’offrir une plainte maison. Bref.