
Archiviste en Belgique en 2025 : missions, défis et évolution
Le métier d'archiviste, poussiéreux ? On vous aurait bien raconté. Sauf qu’en Belgique, il fait face à une crise sans précédent. On vous explique.
L’un des métiers les plus ingrats, mais indispensables, est en passe de devenir le prochain maillon faible du service public. Derrière la poussière et le silence apparent, se cache un métier en pleine mutation, confronté à des défis technologiques et budgétaires titanesques. Vous pensiez que le métier d'archiviste se résumait à empiler des dossiers ? Préparez-vous à être contredit. D’ailleurs, on vous a préparé un article pour tout comprendre aux enjeux titanesques qui attendent les archivistes belges en 2025.
Les acteurs majeurs des archives en Belgique
Les Archives générales du Royaume et les Archives de l'État : des mastodontes sous tension
On va commencer par le cœur du réacteur atomique : les Archives générales du Royaume et les Archives de l'État. Ces institutions sont le cerveau reptilien de la mémoire belge. Sur le papier, leur mission est limpide : définir et mettre en œuvre la politique nationale de préservation, d’accès (numérique) et de conservation des archives. En pratique? C’est plus un rodéo qu’un ballet, vu l’avalanche réglementaire, la diversité des fonds (des parchemins médiévaux jusqu’aux e-mails cryptés), sans parler des obligations RGPD qui transforment chaque demande d’accès en cauchemar administratif.
Leur organisation est tentaculaire : sites provinciaux, directions régionales, expertises transversales (numérisation, restauration, description archivistique). Le tout noyé sous des couches de procédures et une injonction paradoxale à moderniser avec un budget qui fait peur même à un économiste grec post-crise. Bref, on n’est pas chez Disney : c’est vital pour la mémoire collective, mais c’est sous respirateur budgétaire.
L’AAFB devient Aksoni : mutation ou cosmétique ?
En 2025, l’Association des Archivistes Francophones de Belgique (AAFB) opère sa mue : Aksoni débarque. Nouvelle étiquette flashy pour mieux coller à la réalité mouvante du secteur... ou simple tentative désespérée d’avoir l’air d’une startup ? Officiellement, Aksoni veut élargir son spectre : il ne s’agit plus seulement d’archivistes pur jus, mais aussi de représenter tous les mutants de la gestion documentaire.
Métiers ciblés par Aksoni :
- Archivistes
- Records managers (gestionnaires des documents courants et intermédiaires)
- Data stewards (responsables qualité/tracabilité données)
- Gestionnaires de données ouvertes (Open Data manager)
- Digital preservation officers
- Information managers
- Spécialistes RGPD/Privacy officers (oui, il y en a maintenant dans les archives...)
- Et tous ceux qui savent lire autre chose que des actes notariés manuscrits.
La question qui tue : cette mue changera-t-elle vraiment quelque chose dans le rapport de force avec les décideurs publics? On attend toujours la licorne.
Pierre-Alain Tallier : Monsieur Archives ou illusionniste ?
Depuis février, Pierre-Alain Tallier trône en tant qu’archiviste général du Royaume par intérim. Le gars n’est pas tombé du dernier char à Bruxelles : historien chevronné, spécialiste aussi bien du Moyen Âge que des débats sur l’e-governance — bref : la synthèse improbable entre moine copiste et geek contrarié.
"Tallier pourrait bien être le seul capable d'engager une vraie rupture numérique sans transformer les archives en cimetière digital. Mais soyons honnêtes : sans moyens nouveaux ni feu vert politique, l'illusionnisme est garanti!"
Formation universitaire : ARGD2MC & co... mythe ou réalité praticable?
Vous rêvez d’être archiviste ? Inscrivez-vous au Master de spécialisation ARGD2MC (Archivistique, gestion et droit des données), monté façon commando entre UCLouvain et Namur. Ça promet du théorique béton et quelques TD sur la blockchain… Mais une fois dans le grand bain : combien savent vraiment rédiger une politique numérique adaptée AUX besoins réels d’une commune wallonne périphérique sous-dotée?
On n’est pas chez Disney : entre fiches métiers idéalisées et chantier permanent sur le terrain, le fossé reste abyssal.
Pour ceux qui espèrent survivre à la transition numérique sans finir fossoyeur administratif : allez donc lire notre analyse sur les compétences numériques essentielles pour les métiers de l'information.
L'avenir de l'archiviste belge : entre mobilisation et adaptation forcée 🚀
La conférence nationale sur les archives : coup de projecteur ou feu de paille ?
2025, année du grand raout archivistique. La première conférence nationale sur les archives, baptisée "Archiving in Belgium", entend faire sortir la profession de son huis-clos. On nous promet deux axes lourds : "Archives et société" et "Accessibilité de l'information" (le rêve humide des décideurs publics qui n’ont jamais tenté de retrouver un acte de décès dans une base Access 1997). Cette grand-messe se veut le projecteur salvateur braqué sur des sujets qu’on préfère d’habitude planquer sous le tapis moquetté des ministères. Bref, événement-phare ou séminaire pour happy few ? Réponse après la dernière pause-café.
Archivistique inclusive : utopie woke ou nécessité vitale pour la mémoire ?
La Belgique découvre enfin que la mémoire nationale ne se limite pas aux notables moustachus et aux règlements municipaux ennuyeux. Place à l’archivistique inclusive : traduisez "donner une place à tous les vécus, même minoritaires, dans les inventaires et les politiques de collecte". On n’est pas chez Disney — ça demande autre chose qu’un sticker arc-en-ciel sur la porte.
Principes fondamentaux de l’archivistique inclusive :
- Accessibilité élargie (langues, formats)
- Prise en compte des minorités et groupes marginalisés
- Participation active des communautés concernées
- Transparence des critères de sélection documentaire
- Formation anti-biais pour le personnel
Est-ce réaliste ? Ou juste un mirage démocratique pour rapports annuels bien-pensants ? Franchement, si on veut encore parler de "mémoire collective" d’ici 10 ans, c’est tout sauf optionnel.
Nouveaux postes en gestion de l’information : mythe du renouveau ou simple rebranding RH ?
Les annonces d’emploi fleurissent (coordinateur, data steward & co), mais sur le terrain : qui constate réellement une explosion des équipes ? Le marché réclame polyvalence, connaissance pointue du RGPD et maîtrise numérique — mais côté effectif, c'est plutôt régime sec que banquet gaulois. Équivalent temps plein supplémentaire ? Peut-être. Ou alors encore un tour de passe-passe budgétaire...
Les perspectives d'évolution pour les métiers de la gestion de l'information en Belgique oscillent entre la création sporadique de nouveaux profils (sur papier glacé) et une redéfinition cosmétique des fonctions historiques. On nous vend du "digital officer", mais on sert souvent du "bouche-trou administratif".
Compétences clés et formation continue : adaptation ou extinction !
Pour ne pas finir empaillé dans un coin d’administration délaissée, il faudra plus que manipuler des boîtes à biscuits pleines d’actes cadastraux faciles.
- Maîtrise du droit (dont RGPD)
- Culture numérique avancée (gestion bases complexes, sécurité...)
- Capacité à analyser ET vulgariser
- Pensée critique (savoir dire non aux absurdités réglementaires)
- Sens stratégique (oui oui!)
- Talents relationnels & pédagogiques (parce qu’il faut former... tout le monde)
Bref, sans formation continue, adieu pertinence! Ce métier ne s’improvise plus avec une loupe et un béret.

L'archiviste belge en 2025 : héros discret ou fantôme bureaucratique ?
En 2025, l’archiviste belge marche sur un fil tendu entre injonctions contradictoires et pénuries chroniques. Mission cruciale (préserver la mémoire collective), moyens faméliques, attentes numériques délirantes… et reconnaissance publique quasi nulle. Les réformes s’agglutinent, les budgets fondent, les compétences explosent en vol — mais on continue de demander des miracles. Bref, survivre dans ce secteur relève plus du numéro d’équilibriste que de la vocation tranquille.
"D’ici quelques années, soit l’archiviste sera le dernier rempart contre l’amnésie généralisée... soit juste le fantôme qui range les classeurs pour personne."